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Résumé
Au troisième trimestre 2024, l’industrie des fonds d’investissement de Chypre a connu une contraction visible, avec des actifs sous gestion s’élevant à 9,1 milliards d’euros, selon les données de la Commission des valeurs mobilières de Chypre (CySEC). Bien que le total des actifs ait augmenté par rapport à l’année précédente, une légère baisse a été observée par rapport au trimestre précédent.
Une contraction dans le secteur des fonds d’investissement
La place financière méditerranéenne a enregistré une augmentation de 6,08 % des actifs sous gestion (AUM) par rapport à l’année dernière, bien qu’une baisse modeste de 2,43 % ait été constatée par rapport au trimestre précédent. Le nombre d’entités réglementées a diminué, passant de 335 l’année précédente à 323, témoignant d’une consolidation continue au sein de l’industrie.
Focus sur les stratégies d’investissement
Les investissements en capital-investissement demeurent la stratégie d’investissement privilégiée parmi les fonds d’investissement alternatifs (FIA), représentant 33,1 % du total des AUM. Les investissements immobiliers constituent 12,7 %, tandis que les fonds de couverture et les stratégies de fonds de fonds représentent respectivement 9,8 % et 9,2 %.
En ce qui concerne la base d’investisseurs, des patterns distincts se dégagent selon les types de fonds. Alors que les investisseurs de détail dominent les fonds UCITS à 99,1 %, les véhicules d’investissement alternatifs s’adressent principalement aux investisseurs bien informés (67,9 %) et aux investisseurs professionnels (19,5 %).
Le rapport révèle également une forte concentration nationale, avec 199 fonds domiciliés à Chypre contrôlant 75,2 % des AUM totaux. Notamment, 166 fonds ont alloué des investissements en Chypre, totalisant 2,6 milliards d’euros, les secteurs du capital-investissement et de l’immobilier capturant la majorité des investissements domestiques.
Les secteurs de la navigation et de l’énergie ont émergé comme des cibles d’investissement significatives, avec des allocations respectives de 722,1 millions d’euros et de 505,9 millions d’euros. Le secteur de la fintech a attiré 254 millions d’euros, tandis que les investissements durables, bien qu’en croissance, sont demeurés modestes à 85,9 millions d’euros.
Perspectives d’avenir et réglementation
La CySEC a récemment publié des statistiques actualisées, signalant qu’elle supervise actuellement 834 institutions financières, avec 60 autres en attente d’autorisation dans divers secteurs. Le régulateur se prépare à d’importants changements réglementaires avec l’entrée en vigueur de la loi sur la résilience opérationnelle numérique (DORA) et des règlements sur les marchés d’actifs cryptographiques (MiCA). Ces cadres redéfiniront le paysage de la finance numérique dans l’Union européenne, introduisant des normes de conformité plus strictes.
En termes d’actions de conformité, la CySEC a infligé 7,9 millions d’euros d’amendes administratives au cours des trois dernières années, soulignant l’importance de la conformité et de la protection des investisseurs. Le régulateur s’est également concentré sur l’éducation financière, lançant des ressources en ligne et des campagnes de sensibilisation pour éduquer les investisseurs.
Le président de la CySEC, George Theocharides, a souligné les développements législatifs en cours au niveau européen visant à renforcer le cadre réglementaire des services d’investissement. Le budget de la commission pour 2025 est fixé à 17,5 millions d’euros, principalement alloué aux salaires du personnel et aux mises à niveau technologiques. Les revenus devraient augmenter à partir de 2026, suite à l’introduction d’un modèle de tarification révisé pour les entités supervisées.