Sommaire
Introduction
La victoire électorale de Friedrich Merz marque le début d’une nouvelle ère politique en Allemagne. Cependant, son chemin vers le pouvoir s’annonce semé d’embûches, alors qu’il doit désormais composer avec des négociations complexes pour former une coalition gouvernante.
Un paysage politique fragmenté
Lors des élections de dimanche, l’alliance conservatrice de Merz, le CDU, a obtenu environ 29 % des voix, un résultat encourageant mais insuffisant pour gouverner en solo. Avec les sociaux-démocrates (SPD) de l’ancien chancelier Olaf Scholz capturant une part significative des voix, Merz devra vraisemblablement les inclure dans sa coalition.
Le véritable défi réside toutefois dans la nécessité potentielle d’un troisième partenaire pour garantir une majorité parlementaire. Les Verts, avec 12 %, et le Parti des démocrates libres (FDP), qui frôle le seuil des 5 %, sont envisagés comme partenaires de coalition.
Friedrich Merz is on track to become German chancellor after his conservative CDU polled the most votes in Sunday’s election, while the AfD made the biggest gains for the far-right in 80 years pic.twitter.com/xh5bVbmdUF
— TRT World (@trtworld) February 24, 2025
Politique économique et fiscale à la croisée des chemins
Merz a axé sa campagne sur des réductions d’impôts, notamment en diminuant les taxes sur les entreprises de 30 % à 25 %, tout en allégeant le fardeau fiscal des ménages. Toutefois, le SPD et les Verts privilégient des hausses d’impôts sur les revenus élevés, rendant des compromis inévitables.
Si le FDP rejoint la coalition, il est probable qu’il plaide pour des impôts plus bas et résiste à toute réforme de la stricte « règle d’or » budgétaire de l’Allemagne, qui limite l’emprunt public. Ces visions fiscales conflictuelles pourraient prolonger les négociations, retardant les mesures de relance économique tant nécessaires alors que l’Allemagne entame sa troisième année de stagnation économique.
Les élections allemandes ont également mis en lumière un mécontentement croissant des électeurs à l’égard des partis traditionnels. L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite a obtenu environ 20 % des voix, tandis que l’extrême gauche avec Die Linke a recueilli 9 %, illustrant ainsi une fragmentation politique préoccupante.
Malgré cette incertitude, le marché boursier allemand a réagi positivement, le DAX grimpant de 0,6 % lundi. Cependant, le marché demeure prudent, compte tenu de la dépendance de l’Allemagne au commerce mondial. Le spectre d’une éventuelle guerre commerciale, particulièrement en cas de second mandat de Trump aux États-Unis, continue d’affecter les évaluations.
Les remarques de Merz après les élections ont signalé un changement dans la posture de politique étrangère de l’Allemagne. Traditionnellement alliée solide des États-Unis, Merz a remis en question l’engagement de Washington envers la sécurité européenne, notamment à la lumière des récentes déclarations de Trump sur l’OTAN.