Les équipementiers comptent licencier des milliers de personnes, Mercedes souhaite se séparer de tous ses concessionnaires allemands et Stellantis attend les résultats des votes européens et américains pour ajuster sa stratégie. Est-ce que l’industrie automobile traverse une période difficile ?
L’année 2024 a sans doute commencé sur les chapeaux de roues, mais pas nécessairement dans le sens qu’espéraient les distributeurs et investisseurs automobiles. La plupart des grosses annonces sont pour le moins mitigées.
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Mercedes-Benz veut vendre toutes ses concessions en Allemagne
La nouvelle qui fait la une est que Mercedes prévoit de se séparer complètement de ses concessions allemandes. Cette décision vise à moderniser leur réseau de distribution et à s’adapter aux nouveaux modes d’achats. Il est surtout question de voir dans cette initiative une volonté d’introduction plus forte du constructeur sur le marché électrique avec, par exemple, la production en cours de la nouvelle Classe S électrique EQS à l’horizon 2025.
Cette annonce pourrait également être suivie de changements similaires dans d’autres pays où les concessionnaires ne répondent pas nécessairement aux attentes du constructeur, comme aux États-Unis ou en Chine. Le groupe allemand cherche à revoir sa manière d’associer les partenaires commerciaux tout en optimisant son impact financier.
Le cas des équipementiers : suppressions d’emplois et restructurations
Pour les équipementiers, l’heure est davantage à la suppression de postes qu’à la croissance. Bosch, par exemple, vient d’annoncer un plan visant à supprimer 1 000 emplois en France, Valeo affectera lui aussi près de 500 suppressions de postes dans son établissement allemand, tandis que Continental prévoit l’arrêt de certaines productions et faillites suite aux nombreux obstacles présents sur le marché.
La raison principale de ces décisions difficiles est la baisse significative de la demande pour les voitures traditionnelles ou hybrides, alors que les constructeurs se tournent de plus en plus vers le 100% électrique.
Stellantis face au vote européen et américain : quel avenir ?
De son côté, Stellantis, qui regroupe les groupes PSA et FCA (Fiat Chrysler Automobiles), attend patiemment le résultat des votes des actionnaires européens et américains pour renforcer sa stratégie.
Alors que certains experts prédisent une réussite pour Stellantis, d’autres s’inquiètent de l’impact des nouvelles normes environnementales sur le groupe et notamment du fait que ses véhicules n’atteignent pas les objectifs fixés par le CO2 pour l’instant.
Le vote doit également permettre la désignation des nouveaux membres du conseil d’administration ainsi que l’évaluation des compétences présentes au sein de la nouvelle structure issue de la fusion entre PSA et FCA.
Le rôle de Carlos Tavares, PDG de Stellantis, sera déterminant alors qu’il devra trouver des solutions pour optimiser les compétences et la logistique du nouveau groupe tout en respectant les accords signés avec les gouvernements impliqués dans ses affaires.
Une période charnière
Entre les évolutions technologiques, écologiques et commerciales, l’industrie automobile traverse une période charnière où la réussite dépendra d’une transformation adaptée à ces nouveaux enjeux. Si la situation est inquiétante à première vue, rappelons que :
- Globalement, l’évolution vers l’automobile électrique est maintenant profondément ancrée,
- Toutes les alliances stratégiques et les fusions observées entre constructeurs sont autant d’atouts dans cette nouvelle ère où les adaptations successives seront essentielles,
- L’appui des gouvernements et le maintien d’incentives favorisant les véhicules « propres » auront un impact positif sur le marché.
Si l’industrie automobile tremble aujourd’hui, c’est avant tout pour mieux rebondir demain et proposer des solutions toujours plus innovantes aux consommateurs soucieux de leur environnement.
Antoine Blondain, diplômé de l’Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA), une institution qui sert de creuset aux journalistes prometteurs en France. Aujourd’hui, je suis rédacteur, auteur, et journaliste pour le site web journalpremiereedition.com, où je couvre une variété de sujets qui englobent les domaines politiques, culturels et sociaux.
Ma passion pour le journalisme a vu le jour durant mes années de formation à l’IJBA, où j’ai acquis non seulement les compétences techniques nécessaires pour exercer ce métier, mais aussi une éthique professionnelle rigoureuse. L’institut m’a offert un environnement propice pour comprendre les mécanismes complexes qui régissent les médias et la communication en général. Bonne lecture!